Coup de blues du voyageur… quand la France me rappelle à elle

Coup de blues du voyageur… quand la France me rappelle à elle

Mis à jour par
Kelly
Le
11/5/25

En voyage ou PVT, on a tous nos petits coups de blues, le moment de moins bien où on se demande ce qu’on fait là… C’est plus normal qu’on le pense, et ça peut même relancer une aventure ! Je vous livre mes expériences et mes remèdes anti mal du pays.

sommaire

Un mal tabou et pourtant commun

De ma propre expérience, et de celles d’autres pvtistes ou voyageurs au long court croisés sur ma route, je peux affirmer avec un certain recul que l’expérience PVT est, dans l’ensemble, super positive. Cependant, passée la phase d’euphorie des premiers instants, des premières découvertes et des premiers émerveillements en tout genre, il arrive parfois d’avoir des coups de mou. Disons-le-nous tout de suite, ce n’est pas une honte de les ressentir, tout comme de les avouer !

Le droit de se sentir mal…

On m’a parfois dit que j’étais une « privilégiée », que j’avais eu la chance d’être tirée au sort pour le PVT Canada, que j’avais voulu cette expatriation, et donc que, en quelque sorte, je n’étais pas vraiment légitime à dire quand ça allait mal… Plus que ridicule, cette logique peut être dangereuse. Quoi de pire que de feindre que tout va bien, quand les regrets, ou les déceptions, bouillonnent à l’intérieur ! Non vraiment, il vaut mieux en parler, c’est la meilleure manière de traiter ces maux !

Les milles et une raisons d’un mal-être

Ces petits coups de blues ont mille raisons de se déclarer : partir loin, c’est certes une aventure, mais c’est aussi une sacrée épreuve. Une des raisons principales qui explique une bonne part de ces moments de moins bien, c’est la perte de nos repères d’avant, de nos repères de français(e). 

Alors je l’avoue volontiers, bien que conquise par le PVT, il y a des mésaventures ou des petits détails du quotidien qui me donnent parfois l’envie de prendre un aller simple vers la France. Et cela peut être n’importe quoi : une grosse difficulté dans le quotidien, tout comme un manque de camembert. Profondes ou superficielles, les raisons sont diverses et variées ! Si vous avez vécu un PVT ou un long voyage, ces moments-là vous parleront peut-être…

C’est sûr que, dans cet environnement, il faut prendre de nouvelles habitudes ! ©Kelly Tabuteau

1 – Une installation plus compliquée que prévu

Au début, quand vous débarquerez de l’avion, vous en aurez un peu plein la tête, entre le décalage horaire, la fatigue du voyage et l’adaptation à un nouvel environnement, si bien que les premiers temps peuvent ne pas ressembler à ce que vous vous étiez imaginé.

La faute aussi à tous ces blogs qui respirent le bonheur et ne parlent jamais de la face cachée de l’arrivée dans un nouveau pays, avec une culture, et parfois même une langue, différente. Vous pourrez vous sentir tellement déboussolé, car seul et hors de votre cocon, qu’il sera parfois difficile de faire confiance à la fameuse citation « Votre vie commence là où se termine votre zone de confort ». Alors oui, c’est un fait : les premiers temps, vous pourrez vous sentir paumé.

Pour aller de l’avant, vous pouvez vous donner de petits objectifs à réaliser progressivement : ne pas vous dire que vous êtes là pour deux ans, mais plus que vous restez que trois semaines et aviserez par la suite, trouver un logement/un travail…

Là, j’avoue, c’est difficile de ne pas avoir la banane… ©Anne Deverre

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Idée de remède : rencontrer du monde et faire confiance à son prochain (fonctionne très bien au Canada).

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2 – Une déception qui remet en cause votre projet initial

Et croyez bien que celle-ci, j’y ai été confrontée bien plus tôt que ce que je n’aurais pu le penser… Comme une claque… Quand mes « employeurs » ont mis brutalement fin à mon expérience de bénévolat, après seulement 2 mois (sur les sept initialement prévus), je me suis posé mille et une questions… et j’ai sérieusement envisagé de rentrer en France, me demandant ce qui me retenait au Canada maintenant que tout mon projet s’écroulait…

À ce moment-là, j’ai réalisé à quel point mon pays me manquait, tout comme mes repères d’antan… Les différences de culture que j’appréciais se transformaient finalement en défauts, rendant la période éprouvante moralement.

Et puis, j’ai fait LA rencontre qui m’a convaincue de rester : Sophie, Québécoise installée au Yukon. Elle m’a offert le gite le temps de me retourner et de reprendre face dans cette situation où je perdais pied. Non, je n’allais pas laisser cette déception dicter la suite de mon PVT. Comme on dit souvent, il n’y a pas de mauvais PVT ou de PVT raté, il y a de bonnes et de moins bonnes expériences. Celle-ci fera partie des moins bonnes (la fin précipitée, pas les deux mois passés avec une super meute et une musheuse passionnée), mais je ne voulais pas que ce soit la seule au Yukon. Alors, je suis restée, et ô combien j’ai bien fait !!!

Une fin de volontariat, digne de cette météo. ©Kelly Tabuteau

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Idée de remède : s’accrocher le temps de la tempête, le ciel finit toujours par s’éclaircir.

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3 – Un anglais qui peut frustrer

Et pourtant je travaille en français ! Mais quand je bascule dans la langue de Shakespeare, privée de la fluidité d’expression, j’avoue que parfois mon moral en prend un coup… de ne pas oser prendre part à des conservations animées entre amis anglophones, de ne pas avoir assez confiance en moi pour postuler à des métiers davantage dans mon domaine d’expertise, d’être toujours angoissée à l’idée de passer un coup de téléphone…

Car oui, je ne vais pas vous mentir, même après plus d’un an, je manque toujours de vocabulaire, je fais toujours des fautes, et je demande toujours à certaines personnes qui mâchent leurs mots de répéter. Parfois, je suis un peu dépitée de ne pas pouvoir dire tout ce que j’aimerais.

Quoi de mieux qu’une partie de Scrabble en anglais pour progresser ? ©Kelly Tabuteau

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Idée de remède : savoir être patient. Même quand vous aurez l’impression de ne plus progresser, vous continuerez de vous améliorer.

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4 – Les proches qui continuent à vivre sans vous…

Vous le savez pourtant, quand vous partez à l’étranger, que vous faites le choix d’être loin de vos ami(e)s… Seulement voilà, quand ces derniers commencent à fonder leur famille et que vous êtes à plus de 10 000 kilomètres d’eux, ce n’est pas facile ! Surtout quand vous réalisez que, la première fois que vous verrez le bout de chou, il marchera presque.

Quatre bébés sont nés depuis mon départ pour Whitehorse, et j’ai vraiment hâte de faire leur rencontre en chair et en os. Dans l’attente, j’ai fini par apprendre à vivre avec (et vous y arriverez aussi, surtout pour la période temporaire de votre PVT) ; ça fait partie du jeu comme on dit…

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Idée de remède : passer des heures à observer les enfants des garderies jouer dehors, trouver un bénévolat avec des enfants ; ou alors, simplement, demander des photos et faire des appels vidéo pour voir ces petits humains grandir.

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5 -… pire, ceux qui vous rendent visite

Le coup de grâce… c’est le moment où vous réalisez à quel point ils vous manquent au quotidien. J’ai eu la chance d’avoir mes parents, ici, pendant trois semaines, puis mon meilleur ami, quinze jours. Finalement, après presque un an sans les voir, je me suis très vite réhabituée à apprécier leur présence tous les jours. Et comme si, un premier au revoir avant de commencer mon PVT ne suffisait pas, il y en a un deuxième presque plus difficile que le premier… Et bien sûr, le moral a du mal à suivre.

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Idée de remède : se remémorer les bons moments passés, et aller de l’avant. Ce n’est pas comme si vous ne les reverrez jamais. :)

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On s’y habitue vite, à la présence de ses proches dans notre nouvel environnement. ©Kelly Tabuteau

6 – La data, tout illimité

Sur une note plus légère, il y a des jours où je regrette mon forfait tout inclus pour moins de 20 €, surtout quand je regarde une vidéo YouTube et constate que la moitié de mon forfait s’est envolé !!! Okay, j’exagère peut-être un peu, mais ce n’est pas une nouveauté.

Pour nous, Français, l’arrivée au Canada entraîne une révolution certaine dans notre utilisation d’Internet. Fini le tout illimité, vous devrez vous restreindre à un nombre de giga presque dérisoire. Si comme moi, vous étiez un peu accro à votre ordinateur et vos heures de surf sur le web, l’adaptation pourra vous paraître difficile…

Sur la même idée, mon ancien forfait téléphonique me manque quand je suis obligée d’envoyer un SMS à mes ami(e)s pour leur dire : « Je ne peux pas te rappeler, j’ai plus de minutes » (à cause des fameuses entrées/sorties, où vos minutes se déduisent même quand vous recevez un appel). Ça me replonge des années en arrière avec mon premier téléphone portable et sa mobicarte…

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Idée de remède : squatter la bibliothèque publique de la ville où vous êtes (ou un café).  Il y a très souvent une connexion de bonne qualité, sans limitation d’utilisation.

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Forfait téléphone mobile au Canada : que choisir en PVT ?

7 – Le deuil de la nourriture à la française

Quand faire vos courses rime avec jonglerie – jonglerie entre les magasins pour trouver tout ce que vous aimez manger, jonglerie dans les produits puisque dans le Grand Nord, il n’y a pas le même choix que dans les supermarchés de l’hexagone, jonglerie avec les anciennes habitudes alimentaires… et les nouvelles – vous regretterez d’avoir quitté la France ! En somme, il faut réapprendre à faire ses courses avec les produits locaux et ce n’est pas évident dans les premiers temps. 

Car oui, la France est connue dans le monde entier pour sa gastronomie, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Yukon ne l’est pas vraiment. Certes, il y a de magnifiques paysages, du gibier pour les chasseurs, mais la qualité des produits alimentaires laisse parfois à désirer. Ici, rien ne goûte pareil, même si cela porte le même nom !

Après un an, je n’y fais plus forcément attention, j’ai trouvé de bons aliments, et avec eux, un nouvel équilibre, mais quand mes parents sont venus, ils m’ont clairement fait repensé à la bonne bouffe française ! Alors pour moi, quand je reçois un colis de France, pour Noël ou mon anniversaire, avec fromage, saucisson et chocolat, c’est un des plus beaux jours culinaires de ma nouvelle vie de PVTiste (avis totalement subjectif sur la question !).

Quand tu veux faire une fondue savoyarde au Yukon et que le beaufort-emmental-comté se transforme en harvati-gruyère-cheddar. ©Kelly Tabuteau

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Idée de remède : faire quelques économies pour s’offrir, de temps en temps, du beaufort de la fromagerie locale à 96 $ le kilo !

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8 – Le plaisir de la conduite

Car même si les paysages canadiens sont époustouflants, souvent, le trajet maison-travail n’est pas assez long pour que l’habitacle de la voiture se réchauffe vraiment… Si bien que vous êtes obligé de conduire avec vos moufles, bonnets et compagnie, et parfois même, de gratter à l’intérieur de la voiture puisque le givre s’y est immiscé ! Sans parler des conditions de route qui ne sont vraiment pas idéales… Recouvertes d’une couche de neige compactée méga-glissante, il faut vraiment être prudent.

Quand tu es autant couvert dehors que dedans…

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Idée de remède : restez sous votre couette quand il fait moins de -25°… si la voiture ne se réchauffe pas, pourquoi vous, vous y arriveriez ?

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9 – Les produits de beauté

Si je pensais que les produits de beauté étaient chers en France, je n’avais pas encore mis les pieds au Yukon ! Pourtant, je parle juste de crèmes pour les mains ou pour le visage… ou même de produits beaucoup plus courants comme les gel douche, shampoing, déo et dentifrice. Vous pourrez les acheter dans de nombreux magasins (bien sûr, à la pharmacie, mais aussi au supermarché), mais en arrivant, vous devrez sans doute tous les faire pour savoir où se trouvent les bonnes affaires… car vous vous rendrez vite compte que votre compte en banque peut prendre un coup rien que pour votre ravitaillement mensuel !

Globalement donc, on retrouve les mêmes marques qu’en France, avec néanmoins des prix excessivement plus élevés.

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Idée de remède : guettez les réductions hebdomadaires ou les soldes occasionnels pour faire votre ravitaillement et avoir votre stock pour six mois !

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10 – La mémoire des odeurs

Quand vous ressortez un pull oublié dans votre valise, un an après votre départ, et que l’odeur de la lessive vous ramène directement dans votre ancienne vie, celle d’avant le PVT… je ne sais pas pour vous, mais pour moi, c’est digne d’un aller simple pour la France.

Car souvent les odeurs, ce ne sont pas juste des odeurs… Elles se rattachent à des souvenirs et c’est parfois la nostalgie assurée : cuisiner un gâteau et vous retrouver projeté dans la cuisine de votre grand-mère ; vous promener en forêt et vous voir des années en arrière, en compagnie de vos proches ; …

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Idée de remède : de toute façon, en hiver, vous avez toujours le nez bouché alors…

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Mais il y a aussi des choses qui ne me manquent pas du tout, comme pouvoir tartiner mes biscottes sans les casser, car ici, le beurre ne se met pas au réfrigérateur !!

Enfin bref, je suis certaine que vous pouvez trouver tout un tas d’autres situations qui vous replongent dans votre vie d’avant votre PVT. Partagez-les avec nous en commentaires. :)

                       

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